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Ecam Graduate School of engineering Louis de Broglie Rennes

Changement de nom, même ambition !

L'ECAM Rennes devient ECAM Louis de Broglie.

Un nouveau nom, un nouveau logo, mais une mission inchangée : former des ingénieurs passionnés, engagés et déterminés à bâtir le monde de demain.

A l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, nous vous proposons de découvrir le parcours de plusieurs femmes de l’ECAM Rennes. Enseignante-chercheuse, ingénieure diplômée ou futures diplômées, toutes ont fait le choix de s’investir dans des études scientifiques, prouvant que le talent et la passion n’ont pas de genre. Ces récits illustrent non seulement la diversité des voies professionnelles des femmes dans le domaine scientifique. Et, ils nous rappellent que chaque femme choisissant cette voie contribue à l’évolution de la communauté scientifique.

Mayssa YENGUI est enseignante-chercheuse au sein du département Matériaux de l’ECAM Rennes. Elle est titulaire d’un doctorat en Physique après un master recherche en Nanophysique. Outre ses travaux de recherche, elle enseigne la physique des matériaux auprès des élèves de l’ECAM Rennes.

Peux-tu nous présenter ton parcours et tes missions à l’ECAM Rennes ?

Née dans une famille avec des parents d’obédience scientifique, mon penchant vers la recherche fut tracé. Mon parcours vers le métier d’enseignante-chercheuse en Physique a été marqué par ma passion pour la recherche scientifique et mon désir de contribuer à l’avancement des connaissances dans ce domaine passionnant. Mon parcours académique a débuté par l’obtention d’un diplôme de Maîtrise en Physique suivie par un diplôme de Master II de recherche spécialisé en Nanophysique. Suite au concours de l’école doctorale Onde et Matière pour lequel j’ai été classée 1ère, j’ai effectué ma thèse doctorale à l’Institut des Sciences Moléculaires d’Orsay au sein de l’Université Paris Saclay, et ainsi obtenu un diplôme de doctorat en Physique.

L’expérience d’une thèse doctorale en électronique moléculaire, thématique de la physique, m’a permis d’incarner l’esprit d’un chercheur qui se manifeste par le développement de compétences expérimentales et théoriques ainsi que la valorisation des travaux innovants par des publications scientifiques et la participation aux congrès nationaux et internationaux.

Actuellement, j’occupe un poste d’enseignante-chercheuse au département Matériaux à l’ECAM Rennes. Ce métier me permet de combiner mes deux passions : la recherche scientifique et l’enseignement. Du côté de l’enseignement, je suis responsable de cours, travaux dirigés et travaux pratiques dans le domaine de la physique des matériaux. Cela implique la préparation des cours, la supervision des travaux pratiques ainsi que le pilotage de projets à vocation académique.

Du côté de la recherche, je développe en collaboration avec d’autres chercheurs du laboratoire «Matériaux & Mécanique» des projets visant à étendre les connaissances dans le domaine des matériaux et à améliorer des phénomènes physique et mécanique de nouveaux matériaux tels que les thermoplastiques et les composites biosourcés pour répondre à des applications industrielles innovantes. Cette activité de recherche implique le travail d’équipe au sein de notre laboratoire ainsi que la collaboration à l’échelle internationale avec d’autres institutions de recherche afin de créer de nouvelles opportunités de projets de recherche fructueux.

En résumé, en tant qu’enseignante-chercheuse en Physique au département Matériaux, mon parcours et mon métier combinent une expertise approfondie en physique et en sciences des matériaux avec un engagement à la fois dans l’enseignement et dans la recherche, contribuant ainsi à la formation de la prochaine génération de scientifiques et à l’avancement de l’activité de recherche dans mon domaine.

Au cours de ton parcours en tant que femme de sciences, as-tu rencontré des défis particuliers liés à ton genre, et comment les as-tu surmontés pour atteindre tes objectifs professionnels ?

Personnellement, dans mon parcours en tant que femme de sciences, j’ai été chanceuse de ne pas rencontrer de défis spécifiquement liés à mon genre. Ce privilège repose en grande partie sur l’ouverture d’esprit de mon milieu universitaire et mon ambition personnelle de finir un cursus universitaire. Ma condition féminine, aurait même joué comme un booster, me motivant à démontrer pleinement mes capacités.

Cependant, je suis consciente que de nombreuses femmes dans certains domaines scientifiques sont confrontées à des obstacles liés à des stéréotypes de genre et à des préjugés tenaces. Afin de surmonter ces défis, je crois fermement à l’importance pour une femme de maintenir sa motivation et rester concentrée sur ses objectifs professionnels. Le développement d’une confiance en soi solide est également fondamental et indispensable. Cela implique de reconnaître et de valoriser ses propres compétences et contributions et de s’imposer par son potentiel scientifique et sa carrière professionnelle.

Bien que je n’aie pas personnellement rencontré ces défis, je demeure profondément engagée à promouvoir l’égalité des genres dans le domaine de la recherche scientifique et l’enseignement en encourageant les femmes à poursuivre leurs carrières scientifiques et en plaidant pour des environnements inclusifs dans le milieu universitaire.

 

Les métiers scientifiques et de la recherche sont souvent considérés comme des métiers d’hommes. En tant que femme de sciences, qu’en penses-tu ?

Il y a des figures emblématiques telles que Marie Curie, Ada Lovelace, Sally Ride, des pionnières indéniables dans divers domaines scientifiques. Sociologiquement, cette observation sur la sous-représentation des femmes dans les métiers scientifiques est pertinente.

En tant que femme de sciences, je crois que l’idée selon laquelle les métiers scientifiques et de la recherche sont exclusivement réservés aux hommes est une généralisation qui ne reflète pas la réalité. Bien évidemment, cette perception peut varier selon les secteurs scientifiques. Certes, certaines branches des sciences ont historiquement été dominées par des hommes, mais cela ne signifie pas que les femmes ne sont pas présentes, ni qu’elles ne jouent pas un rôle crucial dans ces domaines.

Alors pourquoi maintenir les métiers scientifiques comme un enclos masculin, où la prédominance des hommes ne trouve pas de rivalité féminine ? Je suis convaincue que les métiers dans le secteur de la recherche scientifique ne devraient pas être catégorisés comme des métiers «d’hommes» ou «de femmes».

Ils devraient être accessibles à tous ceux et celles qui possèdent la passion, les compétences et la détermination nécessaires pour contribuer au progrès de la connaissance et de la société. L’égalité des opportunités devraient être encouragée, permettant à chaque individu de mener une carrière dans le domaine scientifique, indépendamment de son genre et de se sentir respecté et soutenu dans la poursuite de sa carrière.

Quels sont les principaux défis que les jeunes femmes peuvent rencontrer en poursuivant des études dans des domaines scientifiques ?

Tout d’abord une représentation féminine faible : Le manque de représentation féminine dans les promotions des élèves ainsi que dans certains postes académiques et professionnels peuvent refléter une difficulté de réussite dans ces domaines pour les jeunes femmes.

Ensuite, elles évolueront dans un environnement masculin : dans certains cas, les jeunes femmes peuvent se retrouver minoritaires dans des environnements d’étude ou de travail, ce qui peut entraîner un sentiment d’isolement ou de marginalisation.

Les pressions sociale et familiale peuvent également dissuader les jeunes femmes de poursuivre des carrières scientifiques, les orientant plutôt vers des domaines considérés comme plus «appropriés» pour les femmes.

Enfin, les idées incarnées dans l’inconscient peuvent influencer les interactions sociales et les décisions de carrière, ce qui peut désavantager les femmes dans les domaines scientifiques.

Que répondrais-tu aux étudiantes qui pourraient exprimer des doutes quant à leur capacité à réussir dans des domaines scientifiques en raison des stéréotypes de genre ?

Aux étudiantes qui pourraient exprimer des doutes, je leur dirais : tout d’abord, il est important de reconnaître que les stéréotypes de genre ne déterminent pas votre capacité à réussir. Votre valeur en tant que personne et en tant que scientifique ne dépend pas de votre genre, mais plutôt de votre passion, de vos compétences, de votre détermination et de votre travail acharné. Ensuite, je vous encourage à trouver des modèles féminins inspirants qui ont excellé dans votre domaine d’intérêt.

Utilisez leur parcours comme une source de motivation et d’encouragement. Souvenez-vous que tout travail appliqué mène au succès. Chaque parcours comporte des obstacles, mais ceux-ci ne sont pas intrinsèquement liés à votre genre.

Enfin, ne sous-estimez jamais vos propres compétences et capacités. Ayez confiance en vous et en votre potentiel. Soyez prêtes à relever les défis avec détermination et à persévérer dans les situations difficiles. Vous avez autant de droit que quiconque de poursuivre vos passions et de réaliser vos rêves scientifiques. Ne laissez pas les stéréotypes de genre vous freiner dans votre élan. Rappelez-vous que la femme possède toutes les aptitudes intellectuelles et humaines nécessaires pour venir à bout des difficultés et atteindre ses objectifs.

En tant que professeur, as-tu constaté des évolutions dans la composition des promotions au fil des ans dans les études scientifiques ?

Si l’on se base sur les données statistiques, il est inéluctable que la tendance à la dominance féminine observée dans les établissements universitaires se reflète également dans la composition des promotions. Les passions pour la recherche et les disciplines scientifiques sont subjectives. Et mon domaine n’est pas laissé en jachère par la participation féminine.

En tant que professeure, j’observe que la démographie féminine gagne du terrain. Bien que le pourcentage d’étudiantes reste relativement faible au sein de notre école. Je pense que l’orientation de notre formation pourra expliquer cette tendance. En fait, certaines filières scientifiques peuvent être perçues comme moins attractives pour les femmes. Cependant, il est important de noter que de nombreuses spécialités scientifiques, la présence des femmes est de plus en plus prédominante.

Cette évolution suggère que des progrès sont en cours, mais qu’il reste encore des défis à relever pour assurer une représentation équilibrée des genres dans toutes les branches des sciences. Des initiatives visant à promouvoir l’intérêt des filles pour les sciences dès un jeune âge et à soutenir les femmes tout au long de leur parcours académique et professionnel sont essentielles pour favoriser une participation plus égale.

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